À leur sortie de prison, une jeune femme et un jeune homme musiciens décident de monter un groupe. Ils parcourent Téhéran à la rencontre d'autres musiciens underground et tentent de les convaincre de quitter l'Iran. N'ayant aucune chance de se produire à Téhéran, ils rêvent de sortir de la clandestinité et de jouer en Europe. Mais que faire sans argent et sans passeport ...
Ce que j'en dis !
Le film en lui-même n'est pas un chef d'œuvre : trop linéaire avec un scénario peu élaboré. C'est surtout ce qu'il dénonce qui est intéressant : un pays où la religion et les autorités interdisent la pratique et l'écoute de la musique occidentale. Difficile quand on est jeune de vivre en Iran... La clandestinité est de mise et l'envie de s'expatrier à l'étranger est vive. Et la musique en question dans le film ? La bande-son est excellente : je ne m'y attendais pas et j'ai été surpris de découvrir de véritables artistes iraniens jouant ici leur propre rôle.
L'Iran évolue et s'ouvre au monde depuis quelques années. Et bien, comment dire, il y a encore beaucoup de boulot et ça ne va pas être facile...
JLS - 15/11/2015
la bande son
Tournage clandestin "J'ai été assez angoissé pendant le tournage. Nous n'avions pas d'autorisation. Les repérages puis le tournage ont été faits sur deux ou trois motocyclettes et nous avons commencé à tourner sans réelle préparation. Les scènes devaient être tournées rapidement et dans l'urgence pour que la police ne puisse nous repérer. Pour la scène de l'arrestation de David, nous avons dû transformer une voiture ordinaire en voiture de police, acheter des uniformes de policiers et les faire tailler sur mesure pour les comédiens. J'ai le sentiment qu'en dix-sept jours de tournage j'ai vieilli de dix-sept mois. Horribles conditions pour faire des films !" Bahman Ghobadi
source AlloCiné
Sortie du film interdite en Iran "Je suis sûr à 100% que ce film ne sortira pas en Iran. Il est même probable que mes collègues aient des ennuis. Mon film précédent a été censuré et le DVD n'est sorti qu'au marché noir. Que le film sorte ou non ne change rien pour moi Un temps pour l'ivresse des chevaux, et Les Tortues volent aussi ont été distribués dans une seule salle, et pendant dix à quinze jours seulement. C'est idiot n'est-ce pas?" Bahman Ghobadi
source AlloCiné
Le réalisateur présente son film "D'après l'Islam, la musique (ghéna) est impure puisqu'elle provoque gaîté et joie. Entendre le chant d'une femme est considéré comme un péché car cela crée des émotions... En Iran, ces trente dernières années, un genre de musique (et en particulier la musique occidentale) a été quasiment interdit par les autorités. Cette musique occidentale doit se cacher dans des sous sols, se jouer en sous-sol, s'écouter en sous-sol ! Même si cette musique était cachée, cela ne l'a pas fait disparaître. Pendant tout ce temps, presque personne n'a osé en parler. Ça m'a intrigué et j'ai décidé de réaliser un film à ce sujet. Le cinéma m'a donné le courage de le faire. Lorsque je suis allé au coeur de Téhéran et que j'ai descendu les escaliers sombres menant aux sous-sols où cette musique-là se jouait, j'ai découvert un monde étrange, différent et fascinant. Un monde caché que peu d'habitants de cette ville ont pu voir ou entendre. J'ai aperçu leur univers, vu leur vraie vie : leurs soucis artistiques, les dangers encourus (aussi bien économiques que physiques), les difficultés avec leurs voisins, les arrestations de police, les coups de fouet et tout cela parce qu'ils chantent, jouent d'un instrument, aiment la musique, tout simplement... Je me suis dit qu'il fallait que je fasse ce film. Ce film est la première image vraie de la réalité de ces jeunes." Bahman Ghobadi
source AlloCiné
Pourquoi ce titre ? "En Iran, nous n'avons pas le droit de sortir ni avec un chat ni avec un chien. Par contre, dans nos maisons nous avons des chats, chers à nos yeux et d'ailleurs les chats persans coûtent très cher. Je les compare aux jeunes protagonistes de mon film, sans liberté et obligés de se cacher pour jouer de la musique. D'ailleurs, en allant chez les musiciens, j'ai remarqué que les chats aimaient rester devant les amplis pour écouter la musique !" Bahman Ghobadi
source AlloCiné
Destin tragique Suite au succès du film Les Chats persans, les Yellow Dogs avaient pu s'envoler vers les États-Unis et s'installer dans le quartier de Williamsburg à Brooklyn (New York), où ils avaient continué à faire de la musique et des concerts. L'aventure américaine s'est terminée dans un bain de sang. Deux de ses membres, le guitariste Sourosh Farazmand et le batteur Arash Farazmand, ainsi qu'un ami du groupe, le chanteur Ali Eskandarian, ont été tués dans la nuit du dimanche 10 au lundi 11 novembre 2013, par un musicien membre d'un autre groupe iranien. Le tueur, Sasan Sadeghpourosko, s'est ensuite donné la mort. Selon le New York Times, qui avait d'abord annoncé que le tueur était un membre des Yellow Dogs, un conflit mêlant argent et méfiance larvée serait à l'origine du drame.