Saturday Night Fever (1977) |   | film précédent |
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|  Synopsis | Tony Manero est un jeune italo-américain de 19 ans qui travaille dans un petit magasin de peintures du quartier et vit chez ses parents à Brooklyn. Le week-end, rituellement, lui et sa bande d'amis du quartier se retrouvent au club de danse 2001 Odyssey, où Tony a acquis le statut de vedette locale en dansant le disco. Cela lui permet d'échapper à la médiocrité de sa vie, marquée par des affrontements entre jeunes italo-américains et portoricains, des aventures faciles et une certaine désillusion sociale. |
| |  Ce que j'en dis ! | Sorti en 1977, Saturday Night Fever est bien plus qu'un simple film musical porté par la fièvre du disco. C'est aussi une fresque sociale ainsi que le film qui a révélé au monde un John Travolta de tout juste 23 ans dont la prestance et l'énergie en ont rapidement fait une icône. Ce rôle marque le début de la carrière fulgurante de l'acteur ; son personnage de Tony Manero, jeune homme en quête d'évasion à travers la danse, reste encore aujourd'hui gravé dans la mémoire collective.
Au-delà de ses aspects musicaux et chorégraphiques, le film surprend par la richesse de sa portée sociale. Il dresse un portrait sans fard de la jeunesse new-yorkaise des années 70, engluée dans le manque de perspectives. La danse devient alors un exutoire, une tentative de transcender un quotidien morne et étouffant. Loin d'avoir vieilli, Saturday Night Fever continue de résonner aujourd'hui par la vérité qu'il dégage. Les thématiques abordées - désillusion sociale, virilité toxique, espoirs contrariés, chômage, racisme, sexisme - donnent une profondeur non négligeable à ce film souvent réduit à ses strass et à son aspect festif. C'est justement dans ce contraste entre la légèreté apparente du disco et la gravité du propos que Saturday Night Fever tire toute sa singularité.
Mais Saturday Night Fever, c'est aussi une bande-son devenue légendaire, dominée par les Bee Gees et leurs célèbres voix de falsetto, souvent moquées à l'époque. Pourtant, cette musique novatrice, trop souvent synonyme de paillettes et de pistes de danse, a su traverser les décennies. Avec le recul, on se rend compte que le film a non seulement aidé à populariser le disco à sa sortie mais qu'il a aussi largement contribué à réhabiliter cette musique aujourd'hui. Si elle a longtemps été méprisée et jugée superficielle, elle est maintenant reconnue comme un véritable marqueur culturel de son temps et elle est saluée pour son audace et son pouvoir de rassemblement. Saturday Night Fever a donné ses lettres de noblesse au disco en montrant combien cette musique, loin d'être un simple phénomène de mode, a porté les espoirs et les luttes d'une génération. Un film culte, certes, mais c'est aussi le témoignage sociétal d'une époque en pleine mutation.
Pour finir, J'émettrais cependant un bémol sur la scène de viol. Si elle semble vouloir dénoncer la brutalité du machisme ambiant, elle souffre d'une mise en scène bancale qui hésite entre critique et banalisation. Ce flou crée un malaise, d'autant plus perceptible aujourd'hui, et témoigne d'un regard encore maladroit sur les violences sexuelles. Ce moment du film reste dérangeant et vient rappeler les limites d'un cinéma des années 70 encore loin des questionnements féministes actuels.
JLS - 20/07/2025 | |
| | |  | |  Acteurs | John Travolta, Karen-Lynn Gorney, Joseph Cali, Barry Miller, Donna Pescow, Paul Pape, Bruce Ornstein, Val Bisoglio, Julie Bovasso, Martin Shakar, Sam Coppola, Nina Hansen, Helen Travolta, Lisa Peluso ... |
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