Querer (2024) |   | film précédent |
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|  Synopsis | Après 30 ans de mariage et deux enfants, Miren quitte le domicile conjugal et dénonce son mari pour viols conjugaux. Cette grave accusation oblige les enfants à choisir entre croire leur mère ou soutenir un père qui défend son innocence. |
| |  Ce que j'en dis ! | Avec Querer, Arte propose une mini-série espagnole troublante, aussi sobre qu'ardente, sur un sujet que notre société peine encore à nommer : le viol conjugal. Dans une mise en scène sans fioritures mais d'une tension sourde, la série dévoile une violence invisible et silencieuse qui s'infiltre dans l'intimité du couple, déguisée en devoir, en habitude, en silence… Querer montre avec une précision glaçante comment certains hommes, et une partie de notre société, continuent de croire que dans le cadre conjugal, le consentement est implicite, acquis, permanent ; Miren ne pourra jamais faire entendre raison à son mari Íñigo car il ne vit même pas dans la même réalité.
Ce refus de comprendre ne s'arrête pas là car aucun des deux fils ne comprend immédiatement la gravité de ce que leur mère dénonce ; ils cherchent des excuses, minimisent, demandent des preuves. C'est là un autre point fort de la série : montrer que même les proches bien intentionnés peuvent être complices malgré eux, tant le viol conjugal reste déformé par les mythes et les non-dits.
Attention, car maintenant je spoile : Le procès ne donne pas raison à Miren car elle le perd. Et pourtant, ce n'est pas elle qui est vaincue car ce que Querer raconte, avec une dignité bouleversante, c'est que s'il n'est pas possible d'obtenir justice au sens légal, il est possible de regagner une forme d'existence. Miren, bien que brisée, se reconstruit, lentement mais résolument. Elle ne récupère pas son passé, mais elle ne renonce ni à son avenir et ni à ses fils, qui finissent, chacun à leur manière, par ouvrir les yeux.
Querer réussit à mettre en lumière une violence systémique, ordinaire, mais profondément dévastatrice, sans pathos ni manichéisme, tel un miroir dérangeant mais nécessaire et tendu à une société qui a encore beaucoup à apprendre sur le consentement. Le mariage n'efface pas le non…
JLS - 23/06/2025 | |
|  | Quand la violence est silencieuse... |
|  | |  Acteurs | Nagore Aranburu, Pedro Casablanc, Miguel Bernardeau, Iván Pellicer, Loreto Mauleón, Natalia Huarte, Miguel Garcés, Ainhoa Larrañaga ... |
|  Créatrice | Alauda Ruiz de Azúa |
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