L'Ordre et la Morale (2011)

                          

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Synopsis

Avril 1988. Île d'Ouvéa, Nouvelle-Calédonie.
Un groupe d'indépendantistes kanaks attaque la gendarmerie de Fayaoué, tue 4 gendarmes et en enlève 30 qu'ils vont retenir en otage dans une grotte isolée sur cette toute petite île. L'État français envoie l'Armée avec 300 hommes et un véritable arsenal de guerre pour rétablir l'ordre...
L'Ordre et la Morale (2011)

Le contexte historique

En avril 1988, après deux ans de cohabitation, la France se prépare à l'élection présidentielle qui voit s'affronter le Premier ministre Jacques Chirac et le président de la République François Mitterrand.

Depuis plusieurs années, en Nouvelle-Calédonie, la situation politique est tendue depuis que la métropole française appelle à une immigration massive de citoyens européens ou originaires d'Outre mer vers l'archipel océanien pour rendre les Kanaks minoritaires. Réaction des militants indépendantistes du FLNKS : ils s'adonnent aux incendies et aux pillages.
Le 5 décembre 1984, en représailles, une embuscade est menée à Hienghène dans laquelle dix indépendantistes sont tués. En janvier 1985, l'indépendantiste kanak du FLNKS Éloi Machoro est abattu par le GIGN, devenant un martyr pour les Kanaks.

Devant ces événements, le gouvernement décide d'un référendum concernant l'indépendance éventuelle de la Nouvelle-Calédonie. Les indépendantistes  décident de boycotter ce référendum dont les conditions ne sont pas suffisantes selon eux. La participation de 59,1 % donne un résultat favorable au maintien de la Nouvelle-Calédonie dans la République Française.

En octobre 1987, un regain de tension se manifeste dans les rangs du FLNKS suite à l'acquittement, par la cour d'assise de Nouméa, des sept auteurs de l'embuscade menée en 1984 (le jury était composé exclusivement d'Européens).

Le vendredi 22 avril 1988 au matin, à Fayaoué, sur l'île d'Ouvéa, deux jours avant le premier tour des élections présidentielles, des indépendantistes kanaks et membres du FLNKS, attaquent la gendarmerie dans le but de l'occuper jusqu'au jour du deuxième tour en prenant les gendarmes en otage. L'attaque dégénère (un des officiers refuse d'être pris en otage, prend son arme et tire) et quatre gendarmes sont tués par balles et trois indépendantistes blessés. Les médias de l'époque, relayant les propos du Premier ministre Jacques Chirac, annoncent pourtant que les gendarmes ont été « massacrés à l'arme blanche », ce qui est contesté par des documents d'autopsies et des témoignages de gendarmes mais qui est confirmé dans un autre document, la famille d'une des victimes évoquant une falsification ultérieure des documents afin de « favoriser l'amnésie ».

Les vingt-sept autres gendarmes, désarmés, sont pris en otage et séparés en deux groupes. Le premier groupe, mené par Chanel Kapoeri, se rend dans le sud de l'île à Mouli, où les otages sont finalement libérés trois jours plus tard, à la demande des « vieux » et des coutumiers. Le second groupe de seize otages conduit par Alphonse Dianou (ancien séminariste s'occupant des jeunes du FLNKS) est emmené dans une grotte près de la tribu de Gossanah.

Le film raconte les négociations menées par le GIGN pour libérer les otages et l'assaut final conduit par l'armée française et le GIGN.

Ce que j'en dis !

L'Ordre et la Morale constitue le retour de Mathieu Kassovitz, en tant que réalisateur (et acteur), à un cinéma engagé. Le but du film étant de rappeler à nos mémoires un épisode douloureux de  l'histoire de France récente et de nous faire part de la vérité longtemps tenue secrète de cette affaire. Et c'est là que les choses se compliquent : les témoignages s'entrechoquent et le film de Mathieu Kassovitz est loin de mettre tout le monde d'accord.
Quoiqu'il en soit, même si L'Ordre et la Morale n'établit pas la vérité, il diffuse plusieurs vérités très importantes qui permettent de mieux comprendre cette histoire très très complexe.
Le film fut controversé dès sa sortie mais je pense que Mathieu Kassovitz ne devait pas s'attendre à se faire des amis en mettant en images un tel sujet !

Le film a ses défauts :
* faire passer Legorjus pour une sorte de héros est discutable,
* le côté manichéen un peu trop prononcé avec les "méchants" militaires face aux "gentils" GIGN peut gêner,
* le casting constitué en grande partie de "faux" comédiens est souvent "visible".

Il a aussi ses qualités :
* la bande-son percutante interprétée par Les Tambours Du Bronx,
* la mise en scène remarquable avec notamment celle de la reconstitution de l'attentat à la gendarmerie : un vrai régal,
* la curiosité qu'il induit chez le spectateur et qui le pousse à en savoir plus sur ce sujet brûlant, en fouillant sur le net,
* la peinture qu'il fait du monde politique français : un véritable panier de crabes où chacun défend farouchement ses intérêts, 
* le côté engagé qu'il faut saluer car c'est plutôt rare dans le cinéma français.

L'Ordre et la Morale n'a pas rencontré son public lors de sa sortie en salles et c'est bien dommage car il se présente comme un film français exceptionnel...

JLS - 25/02/2013
Excédé par le manque d'intérêt porté  à son film et les critiques négatives des professionnels du cinéma, Kassovitz déclara sur son compte Twitter : "Une seule nomination aux césars. J'encule le cinéma français. Allez vous faire baiser avec vos films de merde." Pas très élégant de sa part avec une bonne dose d'arrogance et de prétention ! Il s'en est ensuite excusé...
Il y est allé un peu fort mais personnellement, je trouve qu'il y a quand même un fond de vérité là-dedans...

Ma note

Acteurs

Mathieu Kassovitz, Iabe Lapacas, Malik Zidi ...

Réalisateur

Mathieu Kassovitz

Origine

France

***

L'Ordre et la Morale (2011)

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